Contrairement à ce qu’avait déclaré en 2016 le président nigérian, Muhammadu Buhari, Boko Haram n’est pas « techniquement défait » et résiste aux armées des pays du bassin du lac Tchad (Niger, Nigeria, Cameroun, Tchad) coalisées au sein de la Force multinationale mixte (FMM). Huit ans après sa création, la secte islamiste est devenue, en 2010, un groupe djihadiste armé qui, jusqu’à ce jour, sème la terreur dans une région économiquement dévastée où 2,5 millions d’habitants ont été contraints de se déplacer pour survivre.
Dans son dernier message audio rendu public en octobre, Abubakar Shekau rappelle sa volonté de combattre l’Etat central et l’Etat de Borno, dont la capitale est Maiduguri. « Pour nous, la démocratie est un acte d’infidélité envers Dieu », dit Shekau, qui dirige l’une des deux branches de Boko Haram. L’autre, dirigée par Abou Mosab al-Barnawi, a prêté allégeance à l’Etat islamique (EI) et s’est établie notamment sur les îles et les rives du lac Tchad.