Le débat sur les tests de diagnostic du nouveau coronavirus est loin de connaître son épilogue. En une semaine, au Sénégal et à Madagascar, des erreurs ont été révélées dans le dépistage du virus. Au pays de la ‘’Téranga’’, tout est parti lorsque 10 médecins de l’ORL de l’hôpital Fann de Dakar, déclarés positifs au début, sont finalement tous négatifs après un second essai.
Interpellée sur ces «erreurs de diagnostic», le professeur Coumba Touré Kane de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef) de Diamniadio a évoqué l’équation d’«une nouvelle maladie qui, parfois, peut fausser les données».
En effet, la biologiste de l’Iressef du professeur Mboup parle de «test de diagnostic nouveau dont la fiabilité n’est pas assurée à 100%».
«Dans le cadre de ce Covid-19, il faut savoir que c’est une maladie nouvelle et les tests qui sont utilisés n’ont pas une très, très grande sensibilité. La sensibilité des tests au maximum, c’est dans les 90%, et les tests sont des tests quand même qui sont assez spécifiques par rapport aux tests qui sont sur le marché actuellement. Et c’est la raison pour laquelle on accompagne ces tests nouveaux avec des évaluations pour pouvoir les valider au niveau de laboratoire. Mais comme c’est une maladie nouvelle, ce sont des tests de diagnostic qui sont nouveaux, il peut y avoir souvent des erreurs. Et ces erreurs-là sont décelées au niveau du laboratoire avec l’utilisation de contrôles qu’on appelle des contrôles positifs, des contrôles négatifs ou surtout des contrôles internes qui permettent de voir est-ce que la réaction n’a pas été inhibée par quelques choses d’autres», a-t-elle expliqué au micro de Zik Fm.
Et d’ajouter : «Généralement, quand on dit que le test est positif, c’est parce qu’il est positif. Mais, il se peut que l’on soit sur un lot de réactifs, qui sont également préparés par des humains, et qui peut être défaillant».
Face à cette situation, professeur Coumba Touré Kane renseigne que l’Iressef a opté pour la validation des lots. «C’est pourquoi, dans nos laboratoires, nous faisons toujours ce qu’on appelle la validation des lots de réactifs pour pouvoir être sûr que le nouveau lot, qui va être utilisé, a les mêmes performances que l’ancien lot», a-t-elle conclu.