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LA QUESTION DU CINQUIÈME MANDAT POUR AUGUSTIN SENGHOR : UNE ANALYSE JURIDIQUE

Depuis quelques jours, une question récurrente agite les milieux sportifs sénégalais : Augustin Senghor peut-il prétendre à un éventuel cinquième mandat à la tête de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) ? Cette interrogation a suscité des débats, d’autant plus que les avis sont partagés sur cette question cruciale.


Maître Moustapha Kamara, Docteur en droit du sport et MBA en management, offre une analyse détaillée sur le sujet. Selon lui, la réponse à cette question est clairement non. Il souligne que, même si les statuts de la FSF ne stipulent pas explicitement de limite au nombre de mandats, les pratiques des fédérations sportives internationales imposent des restrictions claires. En effet, l’article 33 alinéa 2 des statuts de la FIFA stipule que « le Président est élu par le Congrès. La durée de son mandat est de 4 ans… le nombre total de mandat du Président est limité à 3 (consécutifs ou non). » De même, l’article 22 alinéa 8a et 8b des statuts de la CAF précise que « la durée du mandat du Président est de 4 ans… Le Président et les membres du COMEX ne peuvent être élus pour plus de 3 mandats consécutifs. »
 
En France, la législation va encore plus loin pour encadrer la gouvernance des fédérations sportives. L’article 26 alinéa 4 des statuts de la Fédération Française de Football (FFF) stipule qu'« une même personne ne peut exercer plus de 3 mandats de Président de FFF de plein exercice, qu’ils soient consécutifs ou non. » Cette disposition est une application de la loi n°2022-296 du 2 mars 2022, visant à renforcer la démocratie dans les instances dirigeantes des fédérations sportives.
 
Maître Kamara fait également valoir que le Sénégal, reconnu pour ses principes démocratiques dans le domaine politique, doit appliquer ces mêmes principes à la gouvernance sportive. Il argue que même si Augustin Senghor a un bilan sportif positif, le respect des règles de gouvernance et des pratiques démocratiques est essentiel pour la crédibilité et la transparence des institutions sportives sénégalaises. 
 
Maître Kamara appelle à une révision des statuts de la FSF pour aligner ses règles avec les standards internationaux et garantir un renouvellement régulier des dirigeants. Il affirme que l'immobilisme statutaire, caractérisé par un manque de mise à jour des textes, est préjudiciable au développement du football sénégalais. Le respect des normes de gouvernance modernes est donc crucial pour assurer la pérennité et la crédibilité de la fédération.
 
Ainsi, selon Maître Moustapha Kamara, la FSF devrait adopter une approche conforme aux pratiques internationales en limitant le nombre de mandats présidentiels à trois, et ce, dans le respect des traditions démocratiques sénégalaises.
casa24.sn / Samboudiang Sakho 
Mardi 23 Juillet 2024
La Rédaction / Samboudiang Sakho