LUTTE CONTRE LA DEPIGMENTATION : Aiida prêche le naturel

L’Association internationale d’information sur la dépigmentation artificielle (Aiida) pose un énième acte dans la lutte contre cette pratique avec le slogan « Touche pas à ma mélanine ». Elle sollicite également une légifération pour décourager les « adeptes ».


L’Association internationale d’information sur la dépigmentation artificielle (Aiida) prêche le naturel. Pour la préservation de la mélanine, des célébrités à la peau naturelle sont offertes en exemple. Parmi elles, la cantatrice Soda Mama Fall. Teint noir rayonnant, le visage égayé par un large sourire, son entrée a fait vibrer la salle. Des commentaires sur la couleur de sa peau sont émis par des hommes et des femmes pressés de lui serrer la main. Une assistance nombreuse avec un point commun, le rejet de la dépigmentation. Noirceur d’ébène ou teint clair naturel, c’était la composition de la salle. Une cible absente mais interpellée à plusieurs niveaux.
L’artiste est persuadée que la femme peut être naturellement belle sans risquer sa vie. Un motif valable pour s’impliquer dans ce combat, selon la dermatologue Fatima Ly. « La dépigmentation gagne du terrain malgré les nombreux risques. L’essentiel des médicaments utilisés sont détournés de leur usage thérapeutique, notamment les dermocorticoïdes. Le taux de prévalence varie en Afrique entre 25 et 85% chez les femmes. Les hommes s’adonnent, de plus en plus, à cette pratique », a-t-elle déploré, non sans souligner que les nouveaux nés sont victimes des dégâts collatéraux de l’utilisation de l’hydroquinone par les femmes enceintes.
La modératrice, Marie Angélique Savané, constate une généralisation du phénomène. A l’en croire, les intellectuels ne sont aujourd’hui guère épargnés. Les religieux ont également étudié cette question sous l’angle de la croyance. La prêcheuse, Seyda Kane, donne quelques raisons du rejet de cette pratique par l’Islam : « celui ou celle qui s’adonne à la dépigmentation n’est pas en mesure de pratiquer sa religion comme il faut. Elle encourage également la débauche »
L’Abbé Victor Nadiack la conforte dans ses propos. « Je pouvais même me passer d’une prise de parole. La position de l’islam est celle de l’église. Se dépigmenter n’est pas bon. C’est une pratique dangereuse à bannir », a-t-il ajouté. Le religieux a insisté sur l’éducation et la sensibilisation.
Lundi 28 Octobre 2019
La Rédaction / Samboudiang Sakho

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