« La crainte d’une fragmentation par la violence de l’Ethiopie est fondée »

Pour la chercheuse Sonia Le Gouriellec, le prix Nobel de la paix remis au premier ministre Abiy Ahmed est « une récompense qui l’oblige à de nouveaux résultats » alors que les manifestations de la semaine ont fait 67 morts.


Tribune. Quand Abiy Ahmed, le premier ministre éthiopien, s’est vu décerner le prix Nobel de la paix, vendredi 11 octobre, « pour ses efforts en vue d’arriver à la paix et en faveur de la coopération internationale » avec l’Erythrée voisine, une forme d’incompréhension s’est fait jour au sein des experts de la région. La décision du comité a notamment été comparée à celle, dix ans plus tôt, de récompenser Barack Obama. Les deux hommes, en particulier, ont reçu leur prix quelques mois après leur entrée en fonction, ce qui semble contradictoire avec un point d’achèvement, en l’occurrence dans les efforts en faveur de la paix.

Cette comparaison trouve vite ses limites. Barack Obama, dirigeant élu démocratiquement, était encore loin de ses prochaines échéances électorales. Abiy Ahmed a été élu, en interne, à la tête de la coalition au pouvoir en Ethiopie, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF). Surtout, contrairement au président américain, le prix lui a été décerné en raison de ses « actions concrètes et décisives dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationale ».

Samedi 26 Octobre 2019
La Rédaction / Samboudiang Sakho

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