En conférence de presse le vendredi 24 mars dernier, l’ancien ministre d’État sous le régime libéral du président Wade, Habib Sy, président de la conférence des leaders de Yewwi askan wi et compagnie ont accusé le régime du président Macky Sall d’utiliser la justice pour écarter la candidature d’Ousmane Sonko et de forcer sa troisième candidature. Ils ont ainsi annoncé une marche à Dakar (du rondpoint de l’université Cheikh Anta Diop jusqu’à la Médina), le mercredi 29 mars, à la veille du procès d’Ousmane Sonko et Mame Mbaye Niang et d’autres manifestations « dans les 46 départements du pays » le jeudi 30 mars. Des mobilisations sont aussi envisagées le 3 avril. Outre cette marche annoncée par les leaders de la coalition Yewwi askan wi, la semaine sera également marquée par la sortie du président du parti Rewmi, Idrissa Seck, et non moins actuel président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) prévue ce soir à 16h à Dakar.
Ancien Premier ministre sous le régime libéral du président Wade, Idrissa Seck était arrivé 2ème à l’issue de la dernière élection présidentielle de 2019. Le mois de novembre de la même année, il avait décidé contre toute attente, de rejoindre le gouvernement actuel qu’il avait quitté en 2013. Seulement, dans son discours lors du Conseil présidentiel tenu dans le cadre des conseils des ministres décentralisés à Thiès au mois de février dernier, Idrissa Seck après avoir magnifié ses réalisations, avait lancé à l’endroit du président Macky Sall ces mots sibyllins qui pourraient présager d’une invite à se retirer de la scène : « Continuez d’apaiser votre cœur et de fortifier votre esprit pour que les futurs choix que vous aurez à faire puissent vous valoir un parachèvement de votre parcours déjà beau et exceptionnel ».
Quelques jours après cette sortie qui a fait couler beaucoup d’encre, le président du parti Rewmi est encore revenu à la charge en déclarant lors d’un séminaire de son parti le 25 février que ses « ambitions et son projet politique pour le Sénégal restent constants ». « De Sopi (le changement, slogan du PDS, part dont il fut le numéro 2) d’hier au Rewmi d’aujourd’hui, je poursuis invariablement et inlassablement le même projet politique dont les piliers demeurent constants ». Si jamais Idrissa Seck franchissait le Rubicon en déclarant sa candidature à la présidentielle, la donne pourrait changer toute la perspective vers le scrutin présidentiel de 2024, surtout pour le chef de l’Etat et sa majorité déjà engagés dans un « mortal kombat » avec l’opposition incarnée par Yewwi Askan wi.