Le nouveau coronavirus pourrait "ne jamais disparaître" et devenir une maladie avec laquelle l’humanité devra apprendre à vivre, a averti mercredi 13 mai l’Organisation mondiale de la santé (OMS), alors que le bilan mondial approche jeudi les 300 000 morts.
Au moment où des pays commencent à lever progressivement les restrictions imposées pour tenter de freiner l'épidémie apparue en décembre en Chine, l'OMS a lancé un message alarmant.
"Nous avons un nouveau virus qui pénètre la population humaine pour la première fois et il est en conséquence très difficile de dire quand nous pourrons le vaincre", a déclaré Michael Ryan, directeur des questions d'urgence sanitaire à l'OMS, lors d'une conférence de presse virtuelle à Genève.
"Ce virus pourrait devenir endémique dans nos communautés, il pourrait ne jamais disparaître", a-t-il insisté rappelant que la rougeole est toujours présente dans le monde alors qu'un vaccin est disponible. Il a toutefois ajouté que la communauté mondiale était en mesure de contrôler sa réponse à la situation sanitaire, fût-ce au prix d'un "effort massif" même si un vaccin devait être trouvé contre le SARS-CoV-2.
Transmis par la parole ?
Autre élément inquiétant, une étude montre que le coronavirus pourrait bien se transmettre non seulement par la toux ou l'éternuement mais même par la parole. Les microgouttelettes de salive générées par la parole peuvent rester suspendues dans l'air d'un espace fermé pendant plus de dix minutes, selon une expérience publiée mercredi dans la revue PNAS et qui souligne le rôle probable des microgouttelettes dans la pandémie de Covid-19.
Les États-Unis, pays le plus touché au monde avec encore plus de 1 800 morts en 24 heures mercredi, soit un total de 84 000 morts, ont accusé mercredi la Chine de chercher à espionner leurs chercheurs dédiés à la lutte contre le nouveau coronavirus.
Washington ne cesse d'imputer aux autorités de Pékin la gravité de la crise, qui, au-delà de son terrible bilan humain (4,3 millions de cas, plus de 295 000 morts), a mis en sommeil des pans entiers de l'économie.
Pékin dans le viseur de Washington
Selon les États-Unis, le secteur de la santé, mais aussi ceux de la pharmacie et de la recherche, sont "ciblés" par la Chine, qui, via des pirates informatiques, des étudiants ou des chercheurs, tente de leur voler leurs travaux sur un vaccin, des traitements ou de nouveaux tests de dépistage.
Avant que Washington ne porte publiquement ces attaques, la presse s'en était fait l'écho, et Pékin avait dénoncé par avance des "rumeurs et des calomnies".
Depuis des semaines, le président américain Donald Trump accuse la Chine d'avoir dissimulé l'ampleur de l'épidémie, apparue fin 2019 dans la ville de Wuhan, et d'avoir ainsi facilité sa propagation.