Les étudiants de Kinshasa chassés de l’université après la mort d’un policier

Les autorités ont ordonné l’évacuation du campus après la mort d’un policier en marge d’un mouvement de protestation contre la hausse des frais d’études.


Des centaines d’étudiants ont évacué le campus de l’Université de Kinshasa (Unikin) sur ordre des autorités, mercredi 8 janvier, au lendemain de la mort d’un policier en marge d’un mouvement de protestation contre la hausse des frais d’études. La police avait lancé un ultimatum musclé dans la matinée : tout étudiant encore présent jeudi sur le campus « sera considéré comme un infiltré, un ennemi de la République faisant partie des bandits qui ont tué » au moins un policier et en ont blessé grièvement d’autres mardi.

Des centaines d’étudiants ont obtempéré, ne sachant où aller pour la plupart d’entre eux qui sont originaires de province, a rapporté un journaliste de l’AFP. Matelas, valises, baluchons, appareils électroménagers… Les jeunes gens ont emporté à la va-vite leurs affaires sur des taxis-motos ou dans des taxis jaunes. « Mes parents m’ont envoyé en urgence 80 dollars », déclare un étudiant en droit, Trésor Loleka, dont les parents, agriculteurs, vivent à Lodja (centre). Le jeune homme affirme avoir trouvé un studio dans un quartier pauvre au nord de l’Unikin. « Je vais squatter notre église », dit un autre étudiant, Louison Badibanga.
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A distance, deux jeeps de policiers armés surveillent l’évacuation du campus, dans l’indifférence totale des étudiants. A la nuit tombée, des colonnes d’habitants des quartiers populaires voisins de l’Unikin emportent ce que les occupants n’ont pu transporter : table, chaises, ustensiles de cuisine…

Jeudi 9 Janvier 2020
La Rédaction / Samboudiang Sakho

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