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Révision constitutionnelle et syndrome du troisième mandat : un appel à la jeunesse africaine !


Révision constitutionnelle et syndrome du troisième mandat : un appel à la jeunesse africaine !
Le mal de l’Afrique c’est les africains ! Voilà un Continent qui a été toujours sacrifié par ses propres fils. Ceux-là à qui il a tout donné. Réveillez-vous pauvres africains ! A quand le sérieux ?


On continue comme si de rien il n’était. Autant l’Union africaine a statué pour bannir les coups d’Etat sur le Contient, qu’elle devrait en faire pour les mandats de trop. Sinon quelle est la différente entre un mandat de trop et un coup d’Etat ? L’un est militaire et l’autre constitutionnel. C’est toujours des obstinés du pouvoir qui agissent par des fins illégaux et illégitimes. Nous préférons le premier, en vérité les bruits de bottes sont le plus souvent une réponse à une mal gouvernance. Loin pour nous défendre toute prise non démocratique du pouvoir. Il s’agit pour de montrer la gravité des tripatouillages constitutionnels.


Le mal du Continent africain est à voir dans la gouvernance des ressources et la gestion du pouvoir. Les africains, que nous sommes, une conception personnalisée du pouvoir. On vit toujours dans l’euphorie du temps de royaumes. Et ce qui fait notre mal à s’accommoder aux nouveaux principes démocratiques.


La raison pour laquelle, les pères de l’indépendance se sont comportés tout au long de leur règne comme des rois. Ce qui a fini de faire d’eux des dictateurs tout court. Des présidents à vie, remplacés à leur mort par les enfants. Au nom de quel principe démocratique devrait-on choisir son successeur à la tête de l’Etat ?


On ne rétorquerait sans aucun doute que compte tenu de la fragilisation de nos jeunes nations, il fallait surveiller le lait sur le feu des démons de la division, sous l’œil vigilant de l’ «ancien» maitre, le colonisateur.


Les coups d’Etat sonnent comme des clairons un peu partout sur le Continent. C’est le vent du changement face à l’inertie et à l’usure du pouvoir. L’alternance est une vitalité de la démocratie !


La France, qui avait soutenu et même en partie lancé, avec le discours de La Baule de François Mitterrand en 1990, le mouvement de démocratisation en Afrique, se montre désormais très discrète sur cette question des présidents agrippés au pouvoir à l’aide de tripatouillage constitutionnel. A quoi joue le partenaire privilégié du Continent ? Est-ce qu’une négligence ou un manque d’intérêts ou une émancipation totale des pays jadis colonisés ?
Le vent de constitutionnalisme avait conduit de nombreux pays africains à limiter les mandats et à s’ouvrir au multipartisme. La mobilisation citoyenne interne fut décisive pour contraindre au changement les régimes autoritaires de l’époque, avec le soutien de forces démocratiques extérieures.


Ironie du sort, c’est comme s’il y’avait une Avec un brin de désarroi, un opposant africain raconte au sortir d’une rencontre avec des responsables français que « la seule chose sur laquelle ils ont insisté, c’est qu’il fallait éviter les violences. »


Aujourd’hui est venu le temps d’une nouvelle alliance de toute la jeunesse citoyenne d’Afrique et de la diaspora, pour une nouvelle étape : faire vivre l’alternance.


La révision ou la modification de la constitution d’un État est un acte important, surtout si c’est pour l’intérêt de la nation. Toutefois, il y a eu souvent une manipulation aléatoire des dispositions fondamentales des constitutions en Afrique et cela pour des intérêts personnels.
Le tripatouillage constitutionnel consiste à faire évoluer la Constitution pour l’adapter à des besoins contingents, c’est faire sortir la Constitution de sa finalité fondatrice qui est d’être un instrument de régulation au service des populations.


La constitution est ainsi instrumentalisée pour une mauvaise cause, celle de vouloir faire prévaloir des intérêts partisans et individuels et pour le seul bénéfice de ses auteurs.
En Afrique, le tripatouillage des constitutions est devenu un sport favori des gouvernants. Le parti au pouvoir change les textes pour s'éterniser aux affaires. Ce qui est souvent la cause des tensions politiques alimentées par des soulèvements de l'opposition et de la société civile qui appellent souvent la communauté internationale à intervenir pour arbitrer.


Un adage américain donne le conseil suivant aux avocats tentant de défendre un cas a priori indéfendable : « Si les faits sont contre vous, argumentez la loi. Si la loi est contre vous, discutez des faits. Si la loi et les faits sont contre vous, tapez sur la table et criez comme un fou ! ».  On a l’impression que c’est ce qui se passe tout près de chez, en Guinée. Le Président de la République tape non seulement sur la table mais encore plus grave sur le peuple, son peuple.


La pratique a pourtant révélé que ces situations participent sans conteste à l’affaiblissement de la démocratie et de l’Etat de droit. Elles peuvent durer le temps de l’instant mais elles ne survivent jamais au-delà de ce que la volonté populaire réprouve. Et pour en dépit de la sanglante répression, le peuple de la Guinée continue à protester contre un troisième mandat.


Bon sang ! Ce qu’on n’a pas pu faire en dix (10) ne saurait être fait en cinq (5) ans.
En voilà une problématique qui interpelle tout africain épris de justice, d’éthique et des valeurs de développement de Notre Cher Continent plus particulièrement les jeunes.
L’Afrique est un Continent essentiellement jeunes. Cette jeunesse doit s’ériger en sentinelles pour barrer la route à ses prédateurs du pouvoir. Devrons-nous continuer à accepter que des vieillards nous dictent leur loi. Celle de la pérennisation au pouvoir.


Un peu partant sur le Continent on assiste à la naissance de mouvements de jeunesse de contestation, non seulement pour le coût élevé de la vie ou du chômage dont ils sont victimes, mais pour dire non à la confiscation du pouvoir. Une prise de conscience des masses jeunes est en train de s’organiser sur le Continent autour de mouvement panafricains et/ou panafricanistes.


Nous lançons un solennel appel à cette force vive pour que dise : ça suffit !
En attendant permettons-nous à son nom de dire que le mandant de plus ne doit plus avoir lieu sur Notre Continent ! Ce qui se passe en Guinée, nous interpelle tous.
Un mandant renouvellement une seule fois est un principe, même en dehors de toute interprétation constitutionnelle.
Dieu bénisse l’Afrique en l’éloignant des démons des tripatouillages constitutionnels et de mandats de trop !
 
Amadou THIAM
Juriste Spécialisé en Contentieux des Affaires
amadouhamadythiam@hotmail.fr
Mercredi 23 Octobre 2019
La Rédaction / Samboudiang Sakho