L'enquête promise à l'époque sur la mort d'Idriss Déby n'a jamais donné lieu à des conclusions officielles et publiques, bien que 455 combattants du Fact ont été condamnés à perpétuité le 21 mars dernier pour notamment « terrorisme » et « atteinte à la vie du chef de l'État ». Parmi eux, 380 ont été graciés par le président de transition et libérés le 5 avril dernier. 55 autres condamnés par contumace, dont le chef du groupe, Mahamat Mahdi Ali, n'en ont pas bénéficié.
Que s'est-il dit exactement au cours du procès des prisonniers du Fact, qui s'est tenu en plein désert dans ce que les Tchadiens appellent le bagne de Koro Toro ? Les magistrats ont-ils évoqué les circonstances dans lesquelles est mort Idriss Déby lors de l'offensive du groupe rebelle ? Difficile de le savoir : les avocats de la défense et les médias indépendants n'ont pas pu suivre les audiences.
Des éléments d'enquête tenus secrets
Selon nos informations, les juges étaient en possession des conclusions de l'enquête, mais ils n’ont « pas voulu mettre ces éléments sur la place publique lors du procès, pour préserver la dignité du président défunt », défend une source gouvernementale bien informée.
Des éléments tenus secrets donc, ce qui alimente les interrogations d'une partie de la population, des acteurs politiques et de la société civile, qui continuent de demander « une enquête indépendante », et de nourrir les théories alternatives qui circulent, mais n'ont jamais été attestées.
rfi