Thione Niang, entrepreneur sénégalo-américain : « La police de Bargny me harcèle et je me sens plus en sécurité dans mon propre pays »

Thione Niang a publié ce samedi un extrait vidéo sur les réseaux sociaux, où l'on entend l’entrepreneur discuter d'une histoire d’harcèlement. L’ancien responsable des jeunes démocrates aux États-Unis s'estime harcelé par des policiers de Bargny. Il dit ne pas se sentir en sécurité dans son propre pays et interpelle l'État. Ce proche de Barack Obama regrette la descente régulière de policiers dans sa maison, discrètement plantée au bord d’une plage.


« Je prends à témoin tous les sénégalais. Depuis mon retour au Sénégal, la police me harcèle et harcèle ma famille et mes collaborateurs. Je suis un sénégalais bon teint. Je suis né et j’ai grandi au Sénégal. Mes parents sont nés ici. J’ai voyagé à l’âge de 20 ans pour travailler en cas d’opportunités et gagner ma vie. J’ai quitté travail et opportunités aux États Unis pour revenir au bercail. J’ai investi dans mon pays. J’ai acheté une maison à Bargny. La villa appartenait à un blanc qui s’appelle Robert. » 

 

Ses investissements à Bargny

 

« Du moment où j’ai constaté qu’il n’y avait pas de librairie dans le coin, j’ai aménagé un espace pour mettre des livres et des ordinateurs. La connexion internet est gratuite pour les jeunes qui peuvent utiliser les bouquins gratuitement. Vous savez, un pays ne peut pas se développer sans éducation. J’ai fait venir un professeur pour donner des cours particuliers aux jeunes du quartier. Les cours ne sont pas payants. J’ai pris tout en charge ». 

 

Sa maison meublée à louer

 

« Quand je suis retourné aux États Unis, on m’a appelé pour me dire que les jeunes avaient déserté la librairie et qu’il n’y avait plus personne. J’ai transformé la maison pour la mettre en location. J’ai embauché des femmes de ménages et des vigiles pour la sécurité. Je voyais beaucoup de jeunes de Bargny qui ne travaillaient pas. Je me suis demandé comment faire une différence dans cette localité. J’ai financé les études de plusieurs jeunes de la localité. J’ai embauché plus de 200 jeunes que je paie tous les mois ».

 

Deux policiers de Bargny accusés de harcèlement

 

« La police de Bargny me harcèle et je me sens plus en sécurité dans mon propre pays. Rien ne justifie cet acharnement. Je ne suis pas dans l’illégalité. Je suis chez moi où je reçois mes hôtes venus des États Unis. La police a fait une descente chez moi alors que j’étais absent. Les policiers ont tout fouillé. Ils ont mis la maison sens dessus dessous. J’interpelle l’Etat. J’ai envoyé une lettre à Aly Nguouille Ndiaye (ministre de l’Intérieur) ». 

Dimanche 2 Février 2020
La Rédaction / Samboudiang Sakho

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