En date du 5 février, 24.363 cas confirmés d’infection ont été recensés en Chine ou l’épidémie a été identifiée le 31 décembre 2019. A ce jour, 490 personnes sont décédées de cette maladie respiratoire également connue sous son nom scientifique 2019-nCoV.
« Au cours des dernières 24 heures, nous avons enregistré le plus de cas en une seule journée depuis le début de l’épidémie », a déclaré mercredi le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, lors d’une conférence de presse à Genève.
Notant l’inquiétude générée par le virus, le Dr. Tedros a souligné que « nous ne devons pas oublier à quel point (la situation) est difficile pour les habitants de Wuhan », en référence à la ville épicentre de l’épidémie dans le centre de la Chine.
En dehors de la Chine, 191 cas ont été signalés dans 24 pays et un décès a été enregistré aux Philippines, a déclaré le chef de l’OMS. Des 191 cas signalés hors de Chine, 31 sont des personnes sans antécédents de voyage en Chine, a-t-il expliqué, mais tous sont des proches de contacts de cas confirmés ou d’une personne originaire de la ville de Wuhan.
Une « fenêtre d’opportunité » pour arrêter la transmission
Le « nombre relativement faible » d’infections en dehors de la Chine – qui abrite 99% des cas, dont 80% dans la seule province du Hubei – présente une « fenêtre d’opportunité » pour éviter que l’épidémie ne se transforme en crise mondiale, a insisté le Directeur général de l’OMS.
Soulignant que la principale préoccupation de l’agence onusienne était que le virus puisse atteindre des pays sans capacité de détection des infections, le Dr. Tedros a exhorté la communauté internationale à faire preuve de solidarité – politique, technique et financière – pour éviter qu’il ne se propage davantage.
« Ma plus grande inquiétude est qu’il existe aujourd’hui des pays qui n’ont pas les systèmes en place pour détecter les personnes qui ont contracté le virus », a-t-il déclaré. « Un soutien urgent est nécessaire pour renforcer les systèmes de santé fragiles afin de détecter, diagnostiquer et soigner les personnes atteintes du virus, pour empêcher une transmission de personnes à personnes et protéger les agents de santé »
C’EST LE MOMENT DE PRENDRE DES MESURES RATIONNELLES ET FONDÉES SUR DES PREUVES – DR. TEDROS, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’OMS
L’OMS a débloqué 9 millions de dollars de ses réserves financières d’urgence pour aider à lutter contre l’épidémie.
En outre, l’agence onusienne a distribué quelque 240.000 masques faciaux, 350.000 gants médicaux, 40.000 kits respiratoires et environ 18.000 combinaisons d’isolement dans 24 pays.
Elle a également envoyé quelque 250.000 tests à plus de 70 laboratoires dans le monde pour accélérer les tests de dépistage du virus. « Mais nous devons faire plus », a dit le Dr. Tedros. L’OMS a lancé un appel de fonds d’un montant de 675 millions de dollars pour aider les pays à protéger leurs populations avec de meilleures mesures de prévention et un diagnostic plus rapide des infections.
« Nous comprenons que les gens sont inquiets, et à juste titre », a-t-il déclaré. « Mais ce n’est pas le moment de la peur, ce n’est pas le moment de la panique. C’est le moment de prendre des mesures rationnelles et fondées sur des preuves et d’investir alors que nous avons encore une fenêtre d’opportunité pour maîtriser cette épidémie », a-t-il souligné.
Pas de thérapie éprouvée pour traiter le virus
À ce jour, il n’existe aucun médicament éprouvé pour traiter le nouveau coronavirus, a déclaré aux journalistes le Dr. Michael Ryan, directeur exécutif du programme de gestion des urgences sanitaires à l’OMS.
Confirmant qu’une petite équipe de l’OMS composée d’experts internationaux en épidémiologie devait se rendre en Chine « pour apprendre de leurs homologues chinois », le Dr Ryan a noté que l’infection affecte principalement les patients plus âgés présentant des conditions préexistantes.
« Il est très important de fournir un soutien respiratoire (aux personnes affectées) », a-t-il ajouté, notant que même si certains décès étaient liés à une défaillance d’organes multiples, les patients très malades survivront s’ils reçoivent des soins suffisants et en temps opportun.
L’OMS estime que l’épidémie pose un risque très élevé en Chine et un risque élevé à l’échelle régionale et mondiale. L’évaluation des risques par l’agence onusienne repose sur des facteurs tels que la probabilité de propagation, l’impact potentiel sur la santé humaine et les différents niveaux d’efficacité des mesures nationales de préparation et d’intervention. Une action accélérée, telle que demandée par l’OMS dans le cadre de son appel de fonds, peut répondre à ces risques.
Onu Info