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PR MOUHAMED MANIBOLIOT SOUMAH : « Faire une autopsie équivaut à faire de la prévention en vue de préserver la vie des autres »


PR MOUHAMED MANIBOLIOT SOUMAH : « Faire une autopsie équivaut à faire de la prévention en vue de préserver la vie des autres »

« Je ne fais presque pas d’autopsies, mais pour avoir travaillé dessus et pour l’avoir enseigné aussi, je peux dire une chose. Je reprendrai la phrase qui se trouve au fronton de la morgue de l’hôpital de Toulouse qui dit : «C’est une main pieuse qui vient pour faire obstacles aux embûches de la vie, et pour préserver la vie de nos  concitoyens ». Telle est, en résumé, la définition que donne le Pr Mouhamed Maniboliot Soumah, professeur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, par ailleurs, médecin légiste.

« Si vous prenez une autopsie scientifique elle cherche à savoir la cause du décès. L’autopsie scientifique va essayer de trouver les causes ayant entrainées le décès. Chercher les causes de ce décès équivaut à faire la prévention des cas semblables qui vont venir après pour pouvoir préserver la vie des autres. C’est à travers les autopsies qu’on a pu décrire certaines pathologies, et faire de telle  sorte que certaines maladies soient mieux traitées voire guéries », insiste Mouhamed Maniboliot Soumah, professeur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, par ailleurs, médecin légiste.

« Mieux aussi, poursuit-il,  l’autopsie contribue au maintien de l’ordre. C’est  ce qui permet qu’une personne ne soit pas  tuée par quelqu’un d’autre de manière impunie sans qu’on puisse le savoir. Nous enseignons aux jeunes médecins qu’il faut respecter la dignité du corps même si la personne est décédée. Même pour le code de déontologie que nous enseignons en son article 2, dit que « le médecin doit respecter la dignité de son patient, même après la mort».

Pour Mouhamed Maniboliot Soumah, professeur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, par ailleurs, médecin légiste, l’un des objectifs de l’autopsie, c’est de restituer de façon digne ce corps pour qu’il puisse être inhumé par les parents.

 « Ce n’est pas de gaieté de cœur  que nous le faisons », admet-il, tout de même, non sans faire remarquer  les légistes qui  font les autopsies participent à la santé publique.

Dimanche 3 Novembre 2019
La Rédaction / Samboudiang Sakho