Âmes sensibles, s’abstenir. Sur cette vidéo virale, une femme noire se tient à genoux dans une baignoire remplie d’un liquide coloré. À sa gauche, une deuxième personne passe sur ses mollets un instrument en plastique qui laisse ses jambes nues anormalement claires par rapport à sa couleur de peau initiale.
Que contient ce bac verdâtre qui semble lui décaper la peau ? « Peut-être de l’acide », suggère la dermatologue Fatimata Ly, figure incontournable de la lutte contre la dépigmentation de la peau au Sénégal.
Pour se « blanchir », les méthodes les plus utilisées aujourd’hui, au Sénégal comme ailleurs, semblent globalement moins radicales. Mais les crèmes, lotions, pilules et autres produits dépigmentants ont beau avoir l’air inoffensif, dissimulés derrière des emballages colorés qui les feraient passer pour n’importe quel cosmétique basique, ils sont eux aussi très dangereux. Le terme « khessal », employé au Sénégal pour décrire la pratique de blanchissement de la peau, dériverait d’ailleurs de l’arabe ghassala, « laver ».