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Situation politico-économique : Abdoul Mbaye dresse une sombre rétrospective de 2019

«Triste bilan ou l’éclatement des mensonges et scandales !». C’est ce titre qu’Abdoul Mbaye préfère coller à sa rétrospective de l’année 2019 qui a été, selon lui, celle «d’élections truquées», «d’échec économique», «de mensonges et de scandales».


Situation politico-économique : Abdoul Mbaye dresse une sombre rétrospective de 2019
«Elections truquées»
 
«2019 était annoncée année électorale, puisque d’élection présidentielle. (…) Nous avions prévenu que les mensonges ne suffiraient pas pour gagner des élections. Il fallut, en effet, avoir recours à un système de parrainage inapplicable, inventé dans la précipitation d’une énième révision constitutionnelle pour éliminer des candidats, et surtout pour éviter un deuxième tour à l’élection présidentielle qui aurait pu être fatal au président sortant.
 
Pour assurer la mise en œuvre du système de parrainage, le mensonge fut aussi présent dans le Considérant 10 de la Décision n°2/E/2019 du Conseil constitutionnel qui affirme le contrôle du système de parrainage par l’examen effectif de 1,5 million de signatures en moins d’un mois. Malheureusement pour le Sénégal, nos anticipations n’ont pas été trahies. 2019 a été une année d’élections truquées, suivie d’un troisième dialogue national organisé pour faire diversion et qui, après sept mois, vient d’être officiellement installé. La grande qualité de quelques-uns des animateurs de ce dialogue ne contredira pas le vrai dessein de son initiateur devenu spécialiste dans le gâchis de compétences».
 
«Echec politique économique»
 
«Les Sénégalais doivent le savoir : il n’y a d’autre chemin possible que d’ajustement structurel pour une économie non dynamique, lorsque le déficit des paiements extérieurs s’aggrave en même temps que celui budgétaire, conséquence de mauvaises options économiques et d’une gabegie innommable. Le temps économique des prochaines années sera lourd, non par la faute d’un environnement extérieur, mais comme conséquence de l’attitude de ceux que nous aurions choisis pour nous diriger. L’échec de la politique économique du régime de Macky Sall a imposé un ajustement structurel déguisé en instrument de coordination de politique économique (Icpe), mais reposant sur les mêmes objectifs que tout ajustement, à savoir : le resserrement du déficit budgétaire, la priorité au règlement des échéances de la dette extérieure, les ponctions sur le pouvoir d’achat des ménages par la fiscalité et la hausse des prix, le harcèlement fiscal des entreprises sur lesquelles on dit pourtant compter pour porter la relance économique lorsque la capacité d’intervention économique de l’État a été dilapidée par mauvais choix économiques, mauvaise gestion et incompétence».
 
«Mensonge sur la croissance à 6 %»
 
«Ils osent continuer de soutenir que la croissance aurait été maintenue à 6 %. Les mensonges de production les plus patents ne peuvent pourtant plus être cachés : la production d’arachides de 1,4 million de tonnes n’aurait pas permis la collecte de plus de 300 000 tonnes en 2018-2019. Où sont donc passées toutes ces quantités de céréales qui auraient été produites ? L’autosuffisance en riz avait été annoncée pour 2017. Nous avions récusé une telle assertion. Le président avait ensuite corrigé pour annoncer son report d’un an, en 2018. On n’en parle désormais plus. Et de nouveau l’insécurité alimentaire affectera près d’un million de personnes au Sénégal.
 
«Nul n’ignore l’importance de la compétitivité énergétique dans la construction d’une croissance. Le Sénégal avait déjà l’une des électricités la plus chère de la sous-région. L’augmentation des tarifs après celle des produits pétroliers, participe à l’objectif de réduire le déficit budgétaire en même temps que le pouvoir d’achat des ménages. Rien ne la justifie qui ne relèverait d’une compétitivité insuffisante de la Senelec d’une part, et de sa gestion dépendant d’impératifs politiciens d’autre part».
 
«Soft dictature de Macky Sall»
 
«Pour éviter tout débordement face à la montée de la colère sociale, la ‘’soft dictature’’ sera habile à restreindre les libertés, parfois en violation de la Constitution, en particulier le droit aux manifestations pacifiques dont on craint le succès. Nous combattrons le recul démocratique organisé par Macky Sall. Par le suivi de la plainte pour faux et usage de faux en document administratif qui a permis d’attribuer des permis pétroliers à Frank Timis et à son partenaire privilégié, Aliou Sall, même si depuis cinq mois le doyen des juges refuse d’y donner suite au plan local».
Samedi 28 Décembre 2019
La Rédaction / Samboudiang Sakho