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ZIGUINCHOR/ CORONAVIRUS : CRI DE DETRESSE D’UN ELEVEUR « Depuis des jours, mes 500 poussins et 80 porcs ne se sont pas alimentés, ils sont entrain de mourir »

Le vieux Antoine Diatta, la soixantaine bien épanouie, ne décolère pas. Trouvé hier, à la préfecture de Ziguinchor entrain de chercher une autorisation de circuler comme tant d’autres, notre interlocuteur craint pour son élevage. Selon lui, les cinq cent poussins et 90 porcs qu’il élève n’ont pas mangé depuis six jours. Pour cause, avec l’arrêt du transport inter urbain, il ne pouvait pas se rendre au village de Tobor situé à dix kilomètres de Ziguinchor faute d’autorisation de circuler.


Les conséquences de la crise sanitaire née du coronavirus commencent à se faire ressentir dans cette partie sud du Sénégal. En effet, avec l’entrée en vigueur de l’interdiction du transport inter urbain, beaucoup de personnes en souffrent dans toute la région de Ziguinchor.
 « Se déplacer même dans la région, nous pose problème », amer, nous balance un chauffeur de taxi, lui aussi à la recherche d’une autorisation de circuler.
 Mais, c’est le cas d’Antoine Diatta, un retraité qui a attiré notre attention. S’empressant, à se prononcer devant notre micro, ce dernier de  refouler tout ce qu’il pense de cet arrêté qui interdit la circulation entre Ziguinchor et Bignona dont la distance est de trente kilomètres. Pour rappel, il est formellement interdit de se rendre à Bignona ou Ziguinchor sans autorisation préfectorale. C’est aussi valable et  pour les transporteurs et pour les voyageurs.
 M. Diatta a la peur de sa vie, et se soucie beaucoup pour son élevage.
 « Depuis six jours, mes cinq cent poussins et quatre vingt dix porcs ne sont pas alimentés. Ils sont entrain de mourir à petit feu. Je ne peux pas leur apporter d’aliments, parce tout simplement, je ne possède pas d’autorisation de circuler. C’est très grave ce qui m’est arrivé », déplore t il.
 Furieux, il pointe le doigt accusateur les autorités administratives qui,  selon lui, n’ont pas communiqué sur cette interdiction à temps.
 « Nous nous sommes  levés un jour, on nous a bloqués au niveau du point Emile. Les gendarmes nous ont informés qu’il y a un arrêté qui interdit désormais de se rendre à Bignona sans autorisation », dénonce t il. « C’est inadmissible », soupire le vieux Diatta, qui craint pour ses poussins et porcs.
 Larmoyant, le vieil éleveur demande aux autorités la levée de cet arrêté. « On n’a pas besoin de chercher une autorisation pour se rendre à Bignona situé à trente kilomètres de Ziguinchor », déclare t il.
 Quid aux personnes qui viennent travailler à Ziguinchor et rentrent le soir à Bignona, s’interroge t il ?
Juste à la fin de notre de notre interview, Antoine Diatta trouve une autorisation d’une durée de validité de deux jours pour se rendre à Tobor situé à dix kilomètres de Ziguinchor.

la redaction
Mardi 31 Mars 2020
La Rédaction / Samboudiang Sakho