Face au Covid-19, la pharmacopée traditionnelle africaine pourrait-elle « changer le cours de l’Histoire » ? Le président malgache Andry Rajoelina en a la conviction, tout comme il se dit convaincu que la Grande Île a un rôle particulier à jouer pour endiguer la pandémie.
Au soir du 8 avril, sur la chaîne nationale, le chef de l’État livre à ses compatriotes une révélation surprenante : « J’ai reçu une lettre, le 24 mars, indiquant que Madagascar possédait le remède qui pourrait – au conditionnel, car on doit encore le prouver – guérir le coronavirus. »
Tout en gardant le silence sur le nom de ce remède miracle tiré, dit-il, d’une « plante médicinale », Andry Rajoelina ajoute que Madagascar pourrait ainsi « changer le cours de l’Histoire ».
Confidentiel
De quelle plante le chef de l’État parle-t-il ? Et de quels éléments probants dispose-t-il pour corroborer son annonce ? Dans un premier temps, ses collaborateurs semblent pris au dépourvu. « On va trouver quelqu’un pour vous répondre mais rappelez-nous plus tard », indique une source officielle au ministère de la Santé. « Les explications vont venir, je vous tiens informé », élude un conseiller à la présidence.
Du côté de l’Institut malgache de recherches appliquées (IMRA), spécialisé dans l’étude des plantes médicinales, notre interlocuteur n’est guère plus bavard : « Nous travaillons sur un éventuel remède, mais c’est confidentiel. »
FACE AU COVID-19, NOUS POURRONS PROPOSER UN REMÈDE TRADITIONNEL AMÉLIORÉ
Quatre jours plus tard, l’affaire rebondit sur les réseaux sociaux. Le dimanche de Pâques, à travers deux tweets successifs, Andry Rajoelina réitère ses certitudes sur la découverte d’un antidote à la pandémie : « En ce jour de Pâques, #Madagascar adresse un message d’espoir au monde avec notre biodiversité composée de 80% d’espèces endémiques. Face au #Covid19, nous pourrons proposer un remède traditionnel amélioré constitué de plantes médicinales malagasy qui a déjà fait ses preuves. » Cette fois, l’antidote se décline au pluriel.