Le nombre de personnes souffrant de faim dans le monde pourrait doubler, "atteignant plus de 250 millions d'ici la fin de 2020", a prévenu mardi 21 avril le Programme alimentaire mondial (PAM). La pandémie de coronavirus risque de provoquer, en raison de ses répercussions économiques dévastatrices une "catastrophe humanitaire" à l'échelle planétaire, d'après cette agence de l'ONU.
Alors que le Covid-19 a fait plus de 174 000 morts dans le monde depuis son apparition en Chine en décembre, selon un bilan établi mardi par l'AFP, le PAM a lancé un cri d'alarme sur ses conséquences en termes d'alimentation.
Une trentaine de pays menacés par la famine
"Nous sommes au bord d'une pandémie de faim", a précisé David Beasley, le patron du PAM,. "Nous sommes non seulement confrontés à une pandémie de santé mondiale, mais aussi à une catastrophe humanitaire mondiale. Des millions de civils vivant dans des pays marqués par des conflits, dont de nombreuses femmes et enfants, risquent la famine, le spectre de la famine étant une possibilité très réelle et dangereuse", a insisté David Beasley.
"Dans le pire des scénarios, nous pourrions avoir une famine dans une trentaine de pays. En fait, dans dix de ces pays [dont l'Afghanistan, Soudan du Sud, Yémen, République démocratique du Congo...] nous avons déjà plus d'un million de personnes dans chacun d'entre eux au bord de la famine", a-t-il précisé, sans identifier les pays en question.
"Des gens qui avaient besoin d'aide vont avoir besoin d'aide plus longtemps et de nouvelles personnes vont se retrouver en situation d'insécurité alimentaire à cause du Covid-19", a expliqué à Arif Husain, économiste principal au PAM, auteur de l'étude et coauteur du rapport présenté mardi.