DAME BEYE DÉNONCE L'INACTION DE L'ÉTAT DU SÉNÉGAL FACE AU CHÔMAGE DES JEUNES

Le problème réside également dans la formation. Trop souvent, les diplômes délivrés par les centres de formation ne répondent pas aux besoins du marché de l'emploi. Il est impératif de revoir ces programmes pour garantir que les jeunes soient opérationnels dès leur sortie. L'État doit prendre ses responsabilités pour adapter les formations aux réalités économiques et offrir des perspectives d'avenir à cette jeunesse motivée et engagée.
 
Malheureusement, le manque d'emploi pousse certains jeunes à chercher des solutions désespérées, notamment l'émigration illégale, transformant les océans en cimetières pour cette jeunesse. Il est urgent de revoir les politiques de développement pour mieux répondre aux aspirations des jeunes et leur offrir des opportunités dignes de ce nom.
 
Dame Beye, Secrétaire Général du Conseil de la Jeunesse de Ziguinchor, s'exprimait à l'occasion de la Journée Mondiale de la Jeunesse : "Quand nous parlons de jeunesse, c'est une moyenne très importante de la population, surtout dans nos pays africains, où pratiquement la jeunesse constitue à plus de 60% de la population. Aujourd'hui, ce qui caractérise notre jeunesse, c'est une jeunesse engagée, dévouée pour le développement de leurs différents pays.
 
Il poursuit : "Voici l'exemple de la région de Ziguinchor, où nous avons des jeunes très engagés, très actifs pour le développement. Il n'y a même pas cinq jours, les jeunes étaient au niveau des communes pour le camp de reboisement de la régénération de la mangrove. Ce sont des exemples qui montrent qu'aujourd'hui, nous avons un engagement citoyen envers la jeunesse.
 
Néanmoins, cette jeunesse est également marquée par le chômage, car le taux de chômage est très élevé. Ce sont des jeunes diplômés qui sont au niveau du marché de l'emploi. Et malheureusement, nos États ne font pas beaucoup d'efforts pour permettre à cette jeunesse de trouver de l'emploi. Ce qui fait qu'aujourd'hui, vous avez noté qu'on a beaucoup de décès. Les océans sont devenus des cimetières pour cette jeunesse.
 
C'est le moment aujourd'hui de profiter de cette journée pour lancer un appel à nos chefs d'État, qu'il y ait plus de considération envers la jeunesse. Il faut aussi revoir les politiques de développement pour la jeunesse, car les politiques actuelles ne prennent pas en compte les aspirations de cette jeunesse très engagée et motivée.
 
L'employabilité et la formation sont des questions cruciales. La plupart des jeunes aujourd'hui qui sont au niveau du marché de l'emploi ont des diplômes, mais ces diplômes parfois ne répondent pas aux besoins du marché. Il est donc nécessaire de revoir les diplômes délivrés par les centres de formation, qui prolifèrent dans nos pays, et de s'assurer qu'ils correspondent aux exigences du marché de l'emploi. C'est le rôle de l'État de prendre ses responsabilités pour que ces jeunes soient vraiment opérationnels dès leur sortie."
 
Le message de Dame Beye est clair : il est urgent de repenser l'approche de l'emploi et de la formation pour les jeunes en Afrique. Le chômage élevé et la formation inadéquate sont des défis majeurs qui nécessitent une action immédiate. L'État doit s'engager à fournir des formations adaptées aux besoins du marché de l'emploi et créer des opportunités pour les jeunes. En investissant dans ces domaines, nous pouvons espérer une jeunesse épanouie, capable de contribuer activement au développement de nos pays et de trouver des alternatives à l'émigration illégale.
casa24.sn / Samboudiang Sakho