Il est 17h20 à Libreville, le 12 octobre, lorsque George Weah prend la parole devant une soixantaine de Libériens expatriés au Gabon. Alternant charges contre l’opposition – qui a prévu des manifestations massives le 21 décembre pour exiger sa démission – et défense de son action (infrastructures, université gratuite, respect des libertés…), critiques contre l’ancien gouvernement (selon lui inflationniste) et appels à la civilité, le président prêche des convertis. « Les Libériens doivent demeurer pacifiques et nous laisser la chance de montrer ce que le gouvernement peut faire », a-t-il plaidé.
À 2 400 km de là, les réactions des Libériens de Monrovia sur Facebook, qui diffuse en direct l’intervention, sont mitigées. Il s’agit du cinquième voyage officiel – en autant de mois – du chef de l’État, accompagné comme souvent par divers affidés, dont plusieurs figures controversées. Vestiges de l’histoire accidentée du Liberia, reliquats de la présidence d’Ellen Johnson Sirleaf et ex-protégés de Charles Taylor – dont l’ancienne épouse, Jewel Taylor, est la vice-présidente et la dauphine constitutionnelle de George Weah…