Auparavant premiers alliés de Macky sall, Moustapha Niasse et Aminata Mbengue Ndiaye semblent aujourd’hui rétrogradés par le leader de l’Alliance pour la République au profit de Idrissa Seck et de Oumar Sarr, ses deux frères libéraux. En effet, depuis le ralliement de And Suxali de Oumar Sarr et de Rewmi de Idrissa dans la mouvance au pouvoir, les rapports de force ont changé au sein de la coalition Benno Bokk Yaakar.
Le « chef » de la coalition présidentielle semble beaucoup miser aujourd’hui sur ses « frères » libéraux que sur alliés socialistes tels que Moustapha Niasse et Aminata Mbengue Ndiaye. Car, depuis quelques temps, Macky sall ne s’affiche qu’avec le leader dans les différentes manifestations officielles qu’il a présidées notamment la rencontre du CAMES et de la rencontre sur les technologies. Cela risque, selon le professeur Moussa diaw, de provoquer une scission dans la majorité, notamment parmi les acteurs de cette coalition comme le Ps et l’AFP.
« La question fondamentale est de savoir qu’elle est la finalité de ce rapprochement. S’agit-il d’une convenance idéologique formelle qui n’entame en rien la configuration de la majorité plurielle ? Ou bien d’un recadrage qui pourrait bousculer les relations avec des alliés tentés eux aussi par des regroupement d’affinités politiques. Il semble traduire des calculs purement politiques et conjoncturels dans une perspective électoraliste », pense l’enseignant chercheur en politique à l’Université Gaston berger de Saint-Louis, Moussa Diaw.
MOMAR DIONGUE « Le Ps et l’Afp n’ont de l’avenir que dans Benno »
Les retrouvailles entre certains membres de la famille libérale semblent changer les rapports de force au sein de la majorité. Le Parti socialiste et l’Alliance des forces du progrès sont « mis à l’écart » depuis un bon bout de temps. Pour le professeur Moussa Diaw, si la tendance se confirme à travers une mise à l’écart dans les initiatives politiques « alors cela peut poser des problèmes de susceptibilités et de convenance. »
Mais reste, selon lui, à observer le comportement des arrivants et de leurs actions dans la majorité conformément à la pluralité de sa composition et de la nécessité de préserver sa stabilité. Le journaliste Momar Diongue, lui, ne croit pas que Moustapha Niasse soit dans une logique maximaliste. Et même s’il reste leader du parti, il ne pourra plus se présenter à une élection présidentielle.
Il dit aussi avoir comme l’impression que Aminata Mbengue Ndiaye soit dans une logique minimaliste. « Ils peuvent se complaire dans une logique d’ambition présidentielle. Tout dépend de l’ambition nourrie par ceux qui sont à la tête de ces partis. Ce sont des partis qui peuvent se complaire. Soit on est maximaliste c’est-à-dire qu’on a des ambitions pour se présenter aux prochaines élections. Soit on est dans une logique minimaliste c’est-à-dire qu’on se contente de rester dans Benno Bokk Yaakar sans bruit », soutient le journaliste Momar Ndiongue qui dit ne voir l’avenir de Aminata Mbengue Ndiaye et de Moustapha Niasse que dans Benno Bokk Yaakar.
MOUSSA DIAW : « Je ne crois pas que le PS et l’AFP vont accepter de se faire marginaliser sous le prisme d’une retrouvaille des libéraux »
L’Alliance des forces pour le progrès et le Parti socialiste risquent d’être les agneaux du sacrifice avec les retrouvailles de la famille libérale. Pour beaucoup, Idrissa Seck a plus de chance d’être le candidat de Benno à la prochaine joute électorale que le Ps ou l’AFP qui se sont dissous au sein de l’APR. Mais, l’enseignant chercheur en politique Moussa Diaw, lui, ne croit pas que le Ps et l’AFP vont accepter de se faire marginaliser sous le prisme d’une retrouvaille des libéraux.
« De toute façon la confrontation idéologique n’aura pas lieu car Benno en tant que coalition est conçue sur une base élargie politiquement. Maintenant, reste la bataille de positionnement par rapport à des intérêts et des enjeux électoraux qui se dessineront prochainement », soutient le professeur Moussa Diaw.
Le journaliste Momar Diongue estime malgré que certains membres de l’Afp veulent évaluer leur présence dans Benno en vue des échéances futures, rien ne va changer. « Vous avez entendu Pape Sagna Mbaye dire que l’Afp aura un candidat en 2024. Il dit également que si le Président Macky Sall se présente en 2024, il sera leur candidat. Vous voyez ! » indique le journaliste qui pense que ces deux partis vont aller à l’encontre de Benno que si une frange beaucoup plus jeune fasse dans la dissonance et aller jusqu’au bout en exigeant d’avoir un candidat lors des prochaines échéances électorales.
Le Témoin