Dans sa publication du jour, le quotidien l’observateur rapporte qu’Entre l’Etat du Sénégal et la famille de l’ancien Président Wade, les rapports ont totalement changé. La tension qui caractérisait les relations a laissé place à une détente subite. A une entente parfaite. Aujourd’hui, l’on n’est plus dans la même situation qu’en 2012 avec les accusations les plus folles de détournement de deniers publics d’une part et d’acharnement de l’autre. Ion est dans la réparation des « erreurs » du passé. Voire à la réhabilitation. Vendredi 27 septembre 2019, le chef de l’Etat Macky Sall et son prédécesseur Me Abdoulaye Wade scellaient, devant le Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, leurs retrouvailles à l’inauguration de la grande mosquée Massalikoul Jinaan de Dakar, après une crise profonde vieille de 7 ans. Un acte consolidé par la visite que le Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais a rendue à Macky Sall au Palais de la République, le samedi 13 octobre dernier. Ce vent de la décrispation des relations conflictuelles entre Macky et les Wade dépasse les frontières pour aller caresser le corps de Karim Wade. Dans le meilleur des sens. La nouvelle mettra sûrement du baume au cœur de Wade-fils. Les autorités sénégalaises ont décidé de réparer les préjudices « judiciaires » subis par Karim
Wade. La délégation sénégalaise conduite par Fatou Gaye, ministre conseillère à la Mission permanente du Sénégal auprès des Nations Unies à Genève, en a fait la promesse au Comite des Droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies (Onu) pour les droits de l’Homme, hier mardi 15 octobre 2019. C’était à l’occasion de l’examen du rapport soumis par le Sénégal au titre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Karim Wade, en exil doré à Doha depuis qu’il a bénéficié d’une grâce présidentielle le 24 juin 2016, ne cracherait pas sur cette volonté de l’Etat du Sénégal de réparer ce préjudice qu’il a subi après sa condamnation à une peine de 6 ans de prison ferme, avec 138 milliards FCFA d’amende pour enrichissement illicite. Mais, l’ancien ministre d’Etat en charge des Infrastructures, de la coopération internationale, de l’aménagement du territoire et des transports aériens (Micatti), alors jugé, reconnu coupable et condamné par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), recevra mieux de l’Etat du Sénégal. Qui a déjà annoncé la couleur, en acceptant d’actionner une procédure afin de déterminer le préjudice subi. Seulement, le seul hic, se désole la délégation sénégalaise, est que le principal concerné, « Karim Wade, ne s’est pas rapproché de la juridiction compétente depuis son élargissement de prison, puisqu’il ne vit pas au Sénégal ».
« Modification des juridictions sénégalaises qui ne prévoient pas de recours ».
Cette nouvelle posture de raison affichée par l’Etat du Sénégal semble écarter les menaces les plus fortes toujours faites par des responsables de l’Alliance pour la République (APR) et membres du gouvernement, de faire appliquer la contrainte par corps à Karim Wade, au cas où il retournerait au Sénégal. Une mise en garde que le candidat du Pds à la Présidentielle du 24 février 2019 semblait prendre très au sérieux au regard des annonces de retour jamais suivies d’effet. Ce n’est pas la première fois que le Comité des Droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies (Onu) droits de l’Homme plaide en faveur de Karim Wade. En octobre 2018, l’instance internationale avait interpelé l’Etat du Sénégal sur la détention jugée arbitraire de Wade-fils. La question reposée cette année, la patronne de la délégation sénégalaise à la Mission permanente s’est défendue en brandissant le décret de grâce signé par le chef de l’Etat, Macky Sall. Mais, dans la relation du compte-rendu, un membre dudit Comité a relevé que « cette grâce octroyée à Karim Wade n’allait pas dans le sens de la constatation du Comité, car elle n’annule pas la condamnation ». Or, c’est sur la base de cette privation de liberté « super-ministre » sous le règne de son pater, Me Abdoulaye Wade, n’a pu se présenter à la Présidentielle du 24 février dernier.
Sur le point relatif au droit et à un recours effectif quant à l’examen sur le fond du dossier judiciaire de Karim Wade, la délégation sénégalaise a rassuré le comité que le Sénégal est en train de revoir et de modifier l’ensemble des juridictions qui ne prévoient pas de recours. Ce qui semble annoncer des réformes du système judiciaire sénégalais et peut-être même la mort prochaine de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).