Certains documents officiels ne sont plus traduits, des réunions sont annulées, les voyages des diplomates sont réduits au minimum et les embauches sont gelées. L’administration des Nations unies a cherché à réduire tous les postes de coûts possibles, hors salaires, pour pouvoir tenir.
Le siège de New York n’est pas le seul concerné. Les antennes de Genève, Vienne, Nairobi, ainsi que les quatre commissions régionales sont sommées de se serrer la ceinture. Antonio Guterres a prévenu que l’ONU accusait « son déficit le plus grave de la décennie », et même si des paiements partiels depuis quelques jours ont été versés et assurent le règlement des salaires de novembre, la situation reste tendue.
Dédain de Trump
Sur ses 3 milliards de dollars de budget, les Nations unies devraient encore recevoir 1,3 milliard pour l’exercice 2019. Un groupe de sept pays « mauvais payeurs » représentent 97% de l’argent manquant, à savoir les États-Unis, le Brésil, l’Argentine, le Mexique, l’Iran, Israël et le Venezuela.
L’ONU est habituée à recevoir la part de son premier contributeur, les États-Unis, relativement tard dans l’année, mais le dédain de Donald Trump à son égard ajoute à la nervosité ambiante. Surtout, l’organisation s’inquiète d’une tendance générale aux retards de paiements, ce qui cause un déficit budgétaire de plus en plus tôt, qui dure plus longtemps et qui s’alourdit.
La question des liquidités, récurrente à l’ONU, est devenue tellement préoccupante que sans des réductions des coûts mis en place dès janvier 2019, l’organisation n’aurait pas pu financièrement organiser l’Assemblée générale en septembre dernier, à laquelle assistent les chefs d’État du monde entier.