Depuis le déclenchement du mouvement de contestation populaire, le 22 février 2019, Louisette Ighilahriz n’a raté aucune des 52 journées de mobilisation. Chaque vendredi, vers 12h30, un taxi la conduit à la place Maurice-Audin, point névralgique des journées de mobilisation à Alger, qu’elle ne quitte que six heures plus tard, quand la foule commence à se disperser.
Lorsqu’elle arrive au point de rendez-vous, accompagnée comme toujours de ses deux amies Hassina et Christine, les manifestants s’empressent de l’embrasser sur le front. « J’ai l’impression que sa peau est usée par tous ces baisers », déclare Christine, qui relève « une capacité chez Louisette d’aller vers les autres, d’être à leur écoute et leur venir en aide spontanément ». Elle se souvient du jour où l’ancienne moudjahida a acheté plusieurs numéros de la revue de l’Association algérienne pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine, pour laquelle son amie militait, en guise d’aide financière.