« C’est avec une grande surprise que la Diaspora africaine a appris la visite prochaine de Madame Marine Le Pen au Sénégal, le pays de la Téranga. Même si nous comprenons son élan de solidarité et de compassion (sincère ou politique) exprimé lors de l’accident survenu à Kaffrine ayant fait 42 morts, sa visite annoncée au Sénégal est déroutante. Car nul besoin n’est de revisiter l’histoire de la France et de l’Europe pour savoir que Marion Anne Perrine Le Pen, connue sous le nom de Marine Le Pen, « digne » héritière de son père Jean-Marie Le Pen à la tête du Front national, le principal parti d'extrême droite en France, a été le levier-moteur des contre-valeurs poussant la France et l’Europe à des sentiments racistes et xénophobes, où les noirs vivent des moments insoutenables de haine, avec des actes et crimes souvent jugés par une justice à deux vitesses », écrit l’organisation HSF.
Elle rappelle que « la Diaspora africaine est souvent touchée par des crimes et actes ignobles de l’extrême droite, qui ne sont majoritairement pas élucidés. Et la mamelle nourricière de cette haine, n’est personne d’autre que cette femme qui veut visiter le Sénégal, un pays d’un continent peuplé de noirs, une race qu’elle ne veut même pas avoir en photo sur le sol européen. C’est pourquoi à travers HSF, organisation européenne de défense et d’intégration de migrants, nous disons : Ah non Marine, tout le monde sauf Toi ! ».
Les autorités sénégalaises interpellées
Pour Boubacar Seye, le Sénégal est une porte d’influences en Afrique, et par conséquent, « ne doit plus permettre à cette femme de venir faire son show sur son sol. Et si elle est reçue officiellement par les hautes autorités de ce pays, cela supposerait qu’elles banalisent son discours uniquement basé sur le rejet de l’immigré noir voire l’immigration africaine en France. Car tout le monde sait ce qui a fait Marine le Pen et ses diatribes contre les étrangers en France, allant jusqu'à minimiser l’impact et le rôle des étrangers dans l’essor économique dans son pays. La seule chose qui l’intéresse, c’est de développer une immigration blanche européenne, durcissant les conditions d’entrée et de séjour des africains », accuse le défenseur des migrants.
Le chercheur en migrations internationales de conclure : « La migration est pour elle une marchandise électorale pour gagner des élections, une façon de valoriser la question identitaire sur le marché électoral. La diversité ethnique devrait être son nouveau cheval de bataille si elle veut sortir par la grande porte sinon elle n’aura rien à vendre dans ce mondialisé en termes de gouvernance globale. Au nom et par respect à la Diaspora africaine, merci de ne pas honorer cette visite, même si la Téranga ne lui interdit pas de venir ou séjourner au Sénégal ».