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​PROCÈS BOFFA-BAYOTTE : Me CLÉDOR SIRÉ LY DÉVOILE LES INJUSTICES

Le procès en appel de la tuerie de Boffa-Bayotte a débuté ce mercredi au Tribunal de grande instance de Ziguinchor. Ce procès attire l'attention en raison des circonstances troublantes qui entourent l'affaire et des décisions controversées qui ont été rendues lors des précédentes audiences.


Me Clédor Sire Ly, avocat à la défense, a fait le point sur cette première journée du procès. Il a rappelé le contexte des arrestations initiales : "Au départ, il y avait 26 personnes, pères de famille, toutes qui avaient été arrêtées, pendant pratiquement quatre ans. Le juge d'instruction a fini par libérer neuf, de sorte qu'il restait donc 16 personnes. La juridiction du jugement a acquitté pratiquement les onze, les douze qui étaient considérées comme étant les bras armés, détenteurs des armes, encagoulés, qui avaient tué. Et c'est le juge lui-même qui dit qu'il n'y a aucun élément probant de nature à établir leur quelconque participation à ces événements malheureux et que rien ne peut leur être imputé. Absence de preuve totale, et il est allé sur les alibis qu'il aurait vérifiés et qui établissaient l'innocence de ces personnes."
 
Me Clédor Sire Ly a ensuite abordé le cas des quatre accusés restants, dont René Bassène et Omar Ampoi Bodian : "Il ne restait que quatre personnes, dont les deux René Bassène, journaliste, Omar Ampoi Bodian, membre de l'aile politique du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance, qui négocie avec l'État sénégalais. Et vous avez vu, j'ai remis un document officiel aux juges et aux ministères publics pour qu'ils aient la preuve de toutes les négociations, y compris au moment où les décisions se tenaient. Et après la condamnation de César à toute manière."
 
Enfin, Me Clédor Sire Ly a exprimé ses sentiments sur la justice dans ce dossier "Ensuite, ces deux personnes, dont l'une a été reconnue coupable, condamnées à six mois de prison, alors que ce père de famille qui était accusé de tous les maux du monde, avec toutes les qualifications du code pénal sur le dos, est passé plus de quatre années de détention. Pourquoi ? Parce qu'on lui reproche d'avoir possédé une hache, un instrument domicile. Donc, mon sentiment, c'est qu'il n'y a pas de justice dans ce dossier. Mon sentiment, c'est que c'est une farce et une parodie. Mon sentiment, c'est que les forces d'enquête, ceux qui ont mené les enquêtes, il leur fallait trouver des boucs émissaires. Ils en ont trouvé en utilisant un vieil homme, aujourd'hui malade, n'est-ce pas, qui s'est accusé pour pouvoir accuser les autres afin que cela donne l'apparence d'une crédibilité et qui a bénéficié de nos liens."
 
Le procès se poursuivra demain, avec des débats promettant d'être intenses. Les enjeux de justice et de vérité restent au cœur des préoccupations. Le verdict de ce procès en appel sera déterminant pour les accusés et pourrait avoir des répercussions significatives sur la perception de la justice dans cette affaire.
 casa24.sn
Jeudi 25 Juillet 2024
La Rédaction / Samboudiang Sakho