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​Tension vive entre producteurs et Senelec autour du tracé de la ligne haute tension en Casamance

La Casamance est actuellement le théâtre d'une vive tension entre les producteurs locaux et la Senelec, la société en charge de la production et de la distribution de l'énergie au Sénégal. À l'origine du conflit : l'emménagement d'une ligne haute tension destinée à connecter la région à l'ensemble du réseau national. (Par Samboudiang Sakho)


Ce projet, ambitieux et nécessaire, implique la destruction de nombreuses zones de production, notamment des plantations de noix de cajou, une culture clé pour les trois régions de la Casamance naturelle, dont Ziguinchor. Face à cette situation, la Senelec a entrepris des démarches pour indemniser les producteurs affectés. Cependant, le montant proposé par la société est jugé insuffisant par ces derniers, estimant qu'il ne respecte pas les normes requises en matière d'indemnisation.
 
La situation a rapidement dégénéré en un bras de fer entre les deux parties. Les producteurs refusent de voir leurs champs détruits sans une compensation adéquate. Djibril Cissé, producteur à Diagnon, incarne la colère et la frustration des agriculteurs : "Nous ne pouvons pas accepter cette clé d'indemnisation ridicule. Nos champs de cajou sont notre seule source de revenus, et la Senelec veut tout détruire sans offrir une compensation juste. Nous demandons simplement que notre travail et notre investissement soient respectés."
 
Hier, pour poursuivre l'exécution de ses travaux, la Senelec, soutenue par les autorités administratives, a dû faire appel aux forces de l'ordre. Cette démonstration de force a exacerbé les tensions à Diagnon, où les paysans ruminent leur colère. Les démarches visant à faire accepter l'indemnisation proposée ayant échoué, la Senelec a décidé de passer à l'action sans le consentement des récalcitrants.
 
Les producteurs appellent désormais à l'intervention des autorités. Ils demandent à celles-ci d'exiger de la Senelec l'arrêt immédiat des destructions de champs, le temps de trouver une solution plus consensuelle et équitable. De son côté, la Senelec reste silencieuse depuis le début de cette polémique, ajoutant à la frustration des agriculteurs.
 
Cette situation met en lumière les défis et les tensions inhérents aux grands projets d'infrastructure, où l'intérêt général se heurte parfois aux droits et aux moyens de subsistance des communautés locales. La recherche d'un compromis juste et respectueux de toutes les parties prenantes apparaît plus que jamais nécessaire pour apaiser les esprits et poursuivre le développement économique de la région.
Vendredi 31 Mai 2024
La Rédaction / Samboudiang Sakho